Monsieur Alain Claeys nous a donc reçus jeudi 16 octobre en début d’après-midi pour un entretien d’un quart d’heure.
En tant que rapporteur spécial « Recherche » pour la Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire, notre député-maire engage immédiatement la conversation sur les moyens et le financement de la recherche en nous exprimant son insatisfaction quant à la situation actuelle. Il évoque la répartition territoriale des différends dispositifs (sans toutefois les remettre en cause), l’insuffisance des subventions récurrentes des laboratoires et le manque de transparence dans les dispositifs de financement (européens, nationaux).
Nous lui avons fait part des revendications de « Sciences en marche » (redéploiement du Crédit Impôt Recherche (CIR), valorisation du doctorat) et de nos inquiétudes quant à l’emploi scientifique, les pertes de postes au CNRS, les gels de postes à l’université, les conséquences pour les laboratoires de recherche (perte du potentiel recherche, vieillissement des équipes etc…), pour les étudiants des filières recherche (chômage, installation à l’étranger, CDD sur de longues périodes) et lui exprimons notre demande d’un plan pluriannuel de l’emploi dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche.
Monsieur Claeys semble acquiescer notre propos. Il évoque ses auditions, notamment celle d’Alain Fuchs (Président du CNRS) avec qui il nous dit avoir échangé sur la pyramide des âges au sein du CNRS. Il réaffirme ses préoccupations sur le vieillissement dans le monde de la recherche, sur la précarisation (emploi CDD) et sur la reconnaissance du doctorat dans les conventions collectives, reconnaissance qu’il juge beaucoup trop lente en comparaison au statut d’ingénieur. Il reconnaît le manque de cohérence entre l’encouragement adressé aux jeunes à faire de la recherche fait il y a quelques années et la politique de non renouvellement des postes (800 postes en moins au CNRS depuis 2002, par exemple). Monsieur Claeys déclare également être favorable au redéploiement du CIR à hauteur d’un milliard d’euros. Il n’est toutefois pas revenu sur la proposition d’un plan pluriannuel de l’emploi et n’a pas souhaité dialoguer sur les recrutements des postes d’enseignants-chercheurs, puisque l’enseignement supérieur ne relevait pas de sa mission de rapporteur. On peut donc s’interroger sur la visibilité de la recherche en dehors des grands organismes (INSERM, CNRS…).
Monsieur Claeys s’est enfin excusé du peu de temps qu’il avait à nous consacrer, puisqu’arrivé en retard, il devait nous quitter pour assister à l’ouverture inaugurale de l’Université. Il nous a invité cependant à reprendre rendez-vous afin de nous rencontrer plus longuement.
« Sciences en Marche » – Comité de Poitiers
Bruno Constantin
Nicolas Palierne