D’où viens-tu ? Peux-tu nous dire quelques mots sur l’environnement socioculturel dans lequel tu as grandi ainsi que sur les études que tu as faites ?

Je viens d’une petite ville du nord-ouest de la Chine. C’est un endroit très traditionnel et agréable. J’ai obtenu mon « Bachelor » (Licence) à la « Sichuan University » à Chengdu qui est une grande ville dans le sud-ouest de la Chine.

Quand as-tu réalisé que tu voulais faire de la Recherche ? Qu’est-ce qui t’intéressais et qu’est-ce qui t’intéresse maintenant dans ce domaine ?
J’ai toujours été intéressée par les sciences depuis que je suis petite. J’ai ensuite effectué toutes mes études dans les sciences des matériaux. Je pense que faire de la recherche m’était en quelque sorte destiné. J’ai fait mon master en Nanophysique et maintenant je travaille sur le nitrure de gallium, qui est un type de semi-conducteur fortement utilisé dans les diodes électroluminescentes, les diodes laser ect.

Pourquoi as-tu choisi la France pour continuer dans la Recherche scientifique ?
Que connaissais-tu sur le système de recherche en France avant de venir ? Qu’en penses-tu maintenant ?
Durant mon « Bachelor » j’ai eu l’occasion de partir en échange pendant un an aux États-Unis, à Seattle. Ensuite, j’ai rejoint un programme de Masters communs en Europe, la première année se déroulant en Belgique à la Katholieke Universiteit Leuven et la deuxième année en France à l’Université Joseph Fourier de Grenoble. Puis j’ai commencé un doctorat dans le même laboratoire où j’ai fait mon stage de Master. J’aime la façon dont la recherche est entreprise en France, c’est très souple et la communication entre superviseurs et doctorants est très égale et respectable. J’aime beaucoup mon groupe de recherche, les personnes sont sympas et accueillantes. Cependant, d’après ce que j’ai pu voir, il me semble que les développement des laboratoires restent souvent limités par le manque d’argent. L’investissement dans la recherche en France est bien moindre par rapport à des pays tels que la Chine et les USA.

Quel est ton domaine de recherche ? Où travailles-tu ? Quel est le sujet de ton doctorat ?

Je travaille sur un type de matériau semi-conducteur: le nitrure de gallium. Les principales applications sont les dispositifs optoélectroniques, tels que des LED (diodes électroluminescentes) et des cellules solaires, ainsi que d’autres dispositifs électroniques. Je travaille à la fois sur le site du CEA et sur le site du CNRS. Ma thèse porte sur les nanofils de nitrure de gallium, qui sont des objets faisant quelques dizaines de nanomètres de diamètre pour une longueur de quelques micromètres. Je suis en train d’étudier les propriétés électriques de ces objets originaux, qui pourront être très utiles pour de nouvelles applications.

Concrètement à quoi ressemble une journée de travail pour toi ?

En fait, une journée d’un étudiant en doctorat peut être très dense: jonglage entre expérience et analyses de résultats. Une journée de manip peut porter sur la croissance des nanofils par la méthode d’épitaxie par jets moléculaires ou bien je peux les observer et étudier leurs propriétés électroniques grâce à un microscope très puissant (microscope électronique à balayage qui permet de voir des objets de l’ordre du nanomètre). Je passe ensuite du temps à analyser les données et à en discuter avec mes supérieurs. De temps en temps, j’assiste également à des séminaires et à des conférences.

As-tu une idée de ce que tu vas faire après ta thèse? Es-tu intéressée pour rester en France ?

Je suis à la fin de ma première année de thèse, donc je n’ai pas vraiment encore pensé à ça. Je vais probablement rester dans le domaine de la recherche ou bien rejoindre une entreprise dans les nanotechnologies liée à mon expertise. Oui, si possible j’aimerais rester en France. En fait, je suis assez fascinée par la culture française, en particulier depuis que j’apprends le français.

Pour terminer, peux-tu nous donner un exemple qui pour toi montre que la Science est intéressante et peux-tu nous dire à ton avis pourquoi la Recherche est importante pour l’avenir de tout le monde?
Durant le dernier siècle, le développement de la science et des technologies a vraiment façonné la vie quotidienne de tout le monde. Et il y a tellement de problèmes, tels que la crise de l’énergie, que la Recherche pourrait être un bon moyen pour aider à améliorer la situation.