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11 octobre : Le Mans – Tours

Il était dix heures sur le parking du bâtiment le plus symbolique de l’université du Mans, celui de physique-chimie qui héberge les deux instituts CNRS du site, le LAUM et l’IMMM, et qui est en attente de rénovation, sans cesse reportée faute de crédits d’état.

Le départ a été fortement retardé par la présence des journaux locaux, à qui, chacun notre tour, nous avons fait part de nos doléances sur le crédit impôt recherche, la précarité, la durée entre la recherche fondamentale et les applications, l’intérêt des humanités pour une société. Nous avons brièvement décrit  nos recherches sur de nouveaux agents anticancéreux (pourquoi les citoyens ne veulent-ils pas que nous soyons financés sans intermédiaires ?), sur les nanoparticules qui, 20 ans après avoir été des curiosités de laboratoire, trouvent désormais  leur application un peu partout, en particulier dans les automobiles pour lesquelles Le Mans est célèbre, y compris d’ailleurs pour pouvoir en réduire la pollution.  Le président El Guerjouma a exposé avec brio le mécanisme du GVT mal initialisé à l’économie, le modèle Sympa qui fait que le ministère lui même reconnaît qu’il manque plus de 100 postes dans notre université, et les différents principes qui font que tout nouveau poste créé, voire tout départ en retraite, sert surtout à combler un trou financier qui ne devrait pas exister, au détriment de la qualité du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Certaines filières seront sans doute fermées ou limitées l’année prochaine faute de moyens (28 étudiants minimum par groupe…et 1 groupe maximum !)

La traversée du petit cortège pavoisé aux couleurs de Sciences en Marche a fait ensuite tourner beaucoup de têtes en centre ville. Les partants représentaient bien la diversité de la science à l’heure actuelle : jeunes, vieux, permanents, précaires, IATOS, physiciens chimistes, acousticiens, sociologues, etc.

Une petite pause autour de la voiture suiveuse sur un parking nous a valu de nouveaux regards fort suspicieux de la police, mais le superbe accueil des jeunes et moins jeunes collègues de Tours nous a fait rapidement oublier cet incident. Il a fallu malheureusement repartir avant l’arrivée des Nantais et Angevins pour pouvoir rentrer au Mans soigner le bétail et des poules  avant la nuit (oui on sait, c’est une fac de bouseux), mais nous avons pu avoir de très agréables échanges avec les jeunes Tourangeaux ou le courageux Toulousain qui a affronté les dénivelés de Cahors et de Brive à vélo, bravo encore à lui ; on dira ce que l’on voudra, mais Sciences en Marche est bon pour la ligne ! Et merci à nos conjoints respectifs pour l’assistance et le rapatriement !

10 octobre : Messac – Rennes

Nous étions une vingtaine de cyclistes rennais à prendre le TER vers 10h vendredi 10 octobre direction Messac-Guipry.

Les 50km à vélo sur le chemin de halage le long de la Vilaine pour rejoindre Rennes, ont été l’occasion de discussions intéressantes entre nous et avec les personnes que nous avons rencontrées.

À notre arrivée à Rennes vers 17h, d’autres collègues nous attendaient pour échanger avec un plus large public, sur la place de la République. Ce fut l’occasion de distribuer quelques tracts, et de sensibiliser les passants au mouvement Sciences en Marche, en particulier au financement de la recherche et au crédit impôt recherche. Un journaliste de Ouest France était présent : il a publié un court communiqué sur le web et un article dans l’édition papier. Enfin, il a promis de se déplacer dans les labos pour prolonger les discussions et faire un article de fond sur les problèmes actuels dans l’enseignement supérieur et la recherche.

 

 

10 octobre : Poitiers – Châtellerault

Hier, nous avons accueilli Thierry Gilbert arrivant depuis Limoges. Aujourd’hui, nous faisons avec lui l’étape Poitiers-Châtellerault.

Le départ qui a lieu de la cour d’honneur de l’Hôtel Pinet, siège de la présidence de l’université de Poitiers, est donné à 10h30 en
présence de Michel Briand et Sylvain Dubois vice-présidents délégués en charge de la recherche après que Sylvain Dubois ait lu un message de soutien.

Nous sommes alors une vingtaine de cyclistes à nous diriger, sous un ciel couvert mais clément, vers le SP2MI, campus nord de l’Université situé à proximité du Futuroscope et distant d’une dizaine de kilomètres. Nous y sommes chaleureusement accueillis vers 11h30 par un groupe de collègues et nous nous retrouvons devant un buffet croissants, chocolatines, boissons tenu par des doctorants de Physique. Après nous être restaurés, nous sommes allés distribuer des tracts auprès du restaurant de l’ESEN (Ecole supérieure de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, chargée de la formation des personnels de l’éducation nationale et de l’ESR), restaurant également fréquenté par les enseignants-chercheurs du site.

Pendant cette première partie de l’étape nous avons été suivis par une équipe de FR3 Poitou-Charentes qui a fait un très bon reportage
(http://t.co/kRKYmbaPuy).

A 14h00, nous sommes sept cyclistes à repartir en direction de Châtellerault toujours sous un ciel couvert mais clément. Comme le
matin, nous sommes accompagnés de la voiture balai conduite par un collègue poitevin. Notre trajet suit de bucoliques petites routes le
long de la vallée du Clain. Après avoir fait une pause à Dissay devant le château, nous arrivons à Châtellerault par le village de Cenon où nous traversons la Vienne. Notre périple s’achève à la gare où  disons au revoir à Thierry qui poursuit en voiture jusqu’à Tours où il rejoindra le comité local le lendemain. Nous retournons à Poitiers en TER.

10 octobre : Angers – Saumur

Le départ de la gare d’Angers se fait avec la présence d’un agent de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), ce qui nous rassure sur le fait que le gouvernement prend le mouvement  Sciences en Marche au sérieux. Ont aussi répondu présents à l’appel les Angevins Frédérique, Jean-Luc, Jérémy et Fabrice, ainsi que Cathy, sympathique chercheuse CNRS à la retraite. La détermination de Cathy est d’autant plus remarquable qu’elle ne fait jamais de vélo. Elle n’en possède d’ailleurs pas et a emprunté celui qu’elle chevauche à nos côtés.

Nous n’avons pas été épargnés par la poisse : Jean-Luc doit déclarer forfait avant la sortie d’Angers, sa chaine s’étant sectionnée. Le dérive-chaine grippé de Jérémy ne pourra rien pour lui.

Le passage par les Ardoisières de Trélazé nous amène jusqu’au bac traversant l’Authion. Nous prenons une photo scénarisée représentant l’allégorie du radeau de la méduse de l’ESR, notre record de retweets (8 !).

Après la traversée des plaines horticoles à l’Est de l’Anjou, nous récupérons Mehdi, retenu le matin par une réunion, et laissons Cathy à Saint-Rémy-la-Varenne, lieu du pique-nique.

L’arrivée sur Saumur nous laissera des regrets. Nous devions intervenir dans le lycée Sadi Carnot Jean Bertin. Le matin du départ de Nantes, les enseignants nous ont avertis que notre intervention devant les lycéens n’avait pas été autorisée par le proviseur. Nous avons donc interpellé les passants devant la gare de Saumur, puis avons répondu à une interview du Courrier de l’Ouest.

N’ayant pu trouver d’hébergement sur Saumur, nous cadenassons les vélos et prenons le train vers Saint-Mathurin-sur-Loire, où Cathy, notre partenaire du matin, nous attendais. Direction Saint-Rémy-la-Varenne, dans la maison de son compagnon André, barbu atypique dont la convivialité et l’hospitalité semblent sans limite. Les deux s’affairent actuellement à l’organisation des 25èmes Hortomnales (25 et 26 octobre 2014, à ne pas rater ,http://prieure-saint-remy.fr/evenements/calendrier.php#10-25), une manifestation populaire autour des Cucurbitacées. Chez eux, c’est sûr, on ne prend pas les acteurs de l’ESR pour des courges !

10 octobre : Dijon – Venarey les Laumes

Les dijonnais-e-s ont assuré au niveau du comité d’accueil (malgré la pluie) ET du comité de départ. Nous étions une bonne trentaine devant la mairie à 10:00 le vendredi 10 octobre, sous un temps plus sympa que lors de l’arrivée. Les jeunes de l’institut du Goût ont improvisé une grande banderole « sauvons les emplois scientifiques ». Merci pour cette mobilisation de dernière minute qui fait chaud au coeur.

Nous serons au final 5 à partir : Alexandre et Stéphane qui feront un bout de chemin avec nous, et  Cédric, qui nous accompagnera jusqu’au bout de l’étape. Cédric est un chercher INRA théoricien, qui dirige une équipe d’écologie à l’institut Français de… Pondichéry. C’est donc sur cet axe au moins notre cycliste le plus exotique. Celui dont le vélo a nécessité le plus d’optimisations également !
 
Arrivée à Venarey vers 16:00, étrange ville « nouvelle » construite autour d’une gare technique sur la ligne TGV Paris Lyon, à proximité du vieux Village. Ville très proche aussi du site d’Alésia avec sa statue du « bon gaulois » Vercingétorix. La mairie a répondu positivement  à la fois à notre demande de rencontre et d’hébergement. Nous passerons la nuit dans un confortable bungalow. L’entretien avec le maire, Patrick Molinoz (PRG) et trois de ses adjoints est très animé, le point sur la place des docteurs dans la société donne lieu à de nombreux échanges la position du maire étant qu’il n’y a pas de raisons particulières pour que les élus, locaux ou nationaux soient des docteurs, mais tout le monde s’accorde sur l’importance de la présence de docteurs dans les grands corps d’état.

9 octobre : Nancy – Pont à Mousson

Le 9 octobre s’est tenue l’étape Nancy-Pont-à-Mousson. Les nancéiens et nancéiennes ont rejoint la ville fondatrice de leur université, très courageux  car sous une pluie continue!.. à l’arrivée, le bar des Arcades les a joyeusement accueillis pour une soirée scientifique passionnante.

9 octobre : Limoges – Poitiers

Ça y est, la jonction avec Poitiers est faite. Le pic-du-midi et Toulouse ont rejoint SeM grand ouest après 10 jours d’une remontée plein nord qui ne fut pas sans soucis. La volonté de transmettre nos préoccupations sérieuses quant-à l’avenir de l’ESR dans notre pays a vite fait oublier nos courbatures.  Ce dernier tronçon entre Limoges et Poitiers a été humide, très humide, mais 5 cyclos m’attendaient pour rejoindre la mairie.

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Après une dernière averse bien drue, c’est à 18h qu’une trentaine de personnes nous accueille face a l’Hôtel de Ville. Petite photo de SeM et discours, avant la journée de  demain, avec comme halte symbolique le Futuroscope. photo 3

Pour la suite du parcours sur notre axe : http://sciencesenmarche.org/fr/poitiers/

Bonne route à eux !

9 octobre : Beaune – Dijon

Beaune Dijon, 45 km, sous la pluie pendant une bonne dizaine de km. 6 cyclistes.

Douce surprise ce matin, 2 dijonnais-es et un parisien nous rejoignent à la mairie de Beaune pour faire l’étape avec nous. Deux biologistes, Claire IR et Alexandre chercheur à l’Institut du Goût (qui nous soutient), sébastien planétologue (il s’intéresse au climat sur Venus). Avec Christian et Solange (dont le rhume s’est amélioré) cela fait 6 sur les routes de Bourgogne. Puis vient la pluie que nous avions évitée jusqu’ici. En trombes qui plus est.

Nous arrivons trempés et transis à l’université de Bourgogne, puis réception à la mairie précédée par un direct sur France bleu Bourgogne dans le journal de 17:00, et un tournage avec France 3 Bourgogne (passage demain au journal de la mi journée). Au final, malgré les difficultés, les dijonnais ont répondu présents: petit comité d’accueil de scientifiques à la mairie, qui nous annonce un plus grand comité demain au départ vers Venarey-les-Laumes, avec banderoles, et panneaux.

 

Et pour finir je suis hébergé chez Boutheina et son mari Souahel, deux docteurs dans le domaine de la climatologie et du traitement de l’information. Bouthéina entame juste son second post-doc, Souahel est employé par une toute jeune entreprise pour finaliser les résultats de sa thèse. Tout en reconnaissant une certaine efficacité aux mesures d’incitation à l’emploi des docteurs par le CIR, il pense que certains docteurs sont vus exclusivement comme des docteurs « CIR », dont la continuation de l’emploi après les deux premières années ou le CIR est maximal n’est pas acquis.

9 octobre : Ancenis – Angers

Une nouvelle journée de vélo vers Angers. Un réveil bien matinal pour une interview sur une radio locale angevine, 7 minutes d’antenne, le temps de passer pas mal de messages.

Le départ d’Ancenis se fait sous le soleil, soleil qui ne nous quittera pas de la journée. Cela nous change du déluge de la veille et nous fait un grand bien. Nous formons un petit groupe joyeux, des techniciens, des ingénieurs, un chercheur, des maîtres de conférence, des universitaires, des INRA. Le temps passe rapidement à discuter de tout, de rien. Les kilomètres défilent, plus de 60km au final, et nous arrivons même plutôt que prévu sur le campus de Belle Beille (Fac de lettre et de science de l’université d’Angers). Plaisir suprême, on a même le temps de prendre une bière. Sur le campus, un petit accueil nous attend. Et c’est à 15 vélos que nous descendons vers le centre ville. Nous sommes une trentaine d’agents de l’ESR à discourir avec les passants de la recherche, de l’enseignement supérieur, du doctorat, du CIR, de l’innovation. L’accueil est chaleureux, les gens nous demandent comment nous soutenir.

Pour finir la journée, nous avions organisé un débat à l’espace social de l’université d’Angers, l’occasion de projeter le petit film de SeM à Montpellier. Les échanges portent sur la mobilisation (encore faible, mais nécessaire), sur l’absence actuelle d’alternative (sur les politiques semblables menées depuis une dizaine d’année en France, SeM fait actuellement bouger les choses !), sur les inquiétudes des personnes par rapport à l’avenir, sur les COMUE (discours ahurissant sur leur mode de fonctionnement).

8 octobre : Chalon sur Saône – Beaune

Chalon sur Saone – Beaune, 43 km, nous ne sommes plus que 3 (mais toujours motivés!).

Solange nous a rejoint hier soir, pour terminer le chemin jusqu’à Paris, Claude est rentré en vélo vers Lyon (160km…), Agnès nous a aussi quitté. Avec Solange et Claude, nous ne sommes donc plus que trois.

Nous traversons les grands crus de Puligny-Montrachet, Pommard pour arriver jusqu’à Beaune. Les quelques rayons de soleil sur les vignes vendangées donnent une illustration très visuelle de l’origine du nom Côte d’Or. Les considérations touristiques sont néanmoins entrecoupées de retour à la réalité. 20 minutes de conversation téléphonique avec une agence de presse russe sur les articles annonçant une pétition européenne sur la recherche scientifique qui sortent aujourd’hui, puis près d’une heure avec une journaliste des Echos. La pression monte!!

A l’arrivée à Beaune, aucun hébergement chez l’habitant n’a pu être trouvé et nous terminerons dans un petit hôtel sympa et pas cher du centre ville.

Bon encore une bonne journée. On avance vers Paris, au sens propre, à coup de pédales et au sens figuré, au fur et à mesure de l’avancée de l’organisation de la journée du 17.