Archives pour la catégorie Actions

Résultats de l’appel à projets Générique 2015 de l’ANR: La France continue de négliger ses chercheurs

Créée il y a 10 ans, l’Agence Nationale pour la Recherche (ANR) est progressivement devenue une source majeure de financements des projets des laboratoires par le biais d’appels d’offres annuels. Les résultats de son appel d’offres principal pour 2015 ont été publiés le vendredi 24 juillet (1). Ils illustrent la faible priorité que nos dirigeants accordent à la recherche scientifique.

Pour la deuxième année consécutive, moins de 10% des projets déposés par les laboratoires français sont financés. Le nombre de projets financés est même en baisse par rapport à 2014 (2). Les moyens récurrents alloués aux laboratoires par les universités et les organismes de recherche étant en repli constant depuis une dizaine d’années (3), ce sont encore moins d’équipes de recherche de notre pays qui auront les moyens de travailler.

Le nombre de projets soumis à l’appel 2015 est en repli de 18% par rapport à l’appel 2014 (6897 contre 8338 projets éligibles, respectivement). Cette baisse des soumissions reflète probablement la démobilisation de nombreux laboratoires face à des appels d’offres chronophages pour les chercheurs et dont le taux de succès est tellement faible que la sélection en devient arbitraire.

Comment comprendre que les gouvernements successifs persistent dans une politique qui prive les scientifiques des moyens d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été recrutés ? Des études ont pourtant montré que la concentration des financements sur un petit nombre d’individus ou d’équipes est moins efficace qu’une répartition plus égalitaire et diversifiée (4). De plus, la multiplication des structures de financement de la recherche a un coût de gestion important: pour l’ANR, il était 33 M€ pour l’année 2014.

Pour Sciences en Marche, il est urgent de rééquilibrer le financement des laboratoires en renforçant très fortement les crédits récurrents attribués par les tutelles et en réduisant en conséquence la proportion du financement par appel d’offres. Par ailleurs, l’analyse que nous avions faite en 2014 (5) n’a rien perdu de son actualité. Sans un effort financier majeur, que nous estimons à 2 Md€/an, le lent déclin de la recherche et l’enseignement supérieur français et la précarisation des personnels se poursuivront. Une réforme du Crédit Impôt Recherche permettrait de dégager les moyens financiers nécessaires.

Notre société et le monde qui nous entoure vivent actuellement des transformations sociales, technologiques et environnementales d’une ampleur et d’une rapidité inédite. Seule une recherche académique et un enseignement supérieur publics de qualité permettront de relever le défi de ces changements.

Par exemple, au moment où la France s’apprête à accueillir la conférence internationale sur le climat (COP21), il convient de rappeler que les efforts diplomatiques ne pourront limiter le dérèglement climatique que s’ils s’accompagnent d’un investissement scientifique majeur dans de très nombreuses disciplines. Nos dirigeants y sont-ils prêts?

  1. http://www.agence-nationale-recherche.fr/financer-votre-projet/appel-a-projet-generique-actualites
  2. 667 projets nationaux ont été financés cette année, contre 711 en 2014.
  3. Bien loin de la sanctuarisation affichée des budgets de l’Enseignement Supérieur et la Recherche, c’est bien à une décroissance constante des budgets que nous assistons actuellement comme l’indique un récent rapport sénatorial : http://www.senat.fr/rap/l14-604-2/l14-604-21.pdf (pages 339 et suivantes)
  4. « La concentration des fonds de recherche et ses effets », 2013, Vincent Larivière, http://www.acfas.ca/publications/decouvrir/09/2013; et « Big Science vs. Little Science: How Scientific Impact Scales with Funding » 2013, Jean-Michel Fortin, David J. Currie, PLoS ONE 8(6): e65263, http://dx.doi.org/10.1371/journal.pone.0065263
  5. http://sciencesenmarche.org/fr/financement-des-laboratoires

Participez aux actions de Sciences en Marche à l’automne

L’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) subissent de plein fouet la politique d’austérité et ne sont clairement pas favorisés par notre gouvernement. Cette austérité n’est pas une fatalité. Sciences en Marche a largement contribué à montrer qu’une redéfinition des contours du Crédit Impôt Recherche permettrait de dégager plus de 2 Md€ par an. Cette somme pourrait être redéployée vers l’ESR afin de permettre aux établissements d’accomplir leurs missions dans des conditions matérielles et humaines correctes, sans pour autant nuire à la R&D privée.

Un sondage a été lancé il y a quelques semaines par Sciences en Marche afin de préparer les prochaines actions de défense de l’ESR. Plus de 900 personnes y ont déjà répondu et il est encore temps de le faire ICI. Environ 90% des sondés souhaitent participer à une action à l’automne. L’ensemble des résultats est disponible ICI.

Pour porter nos revendications, Sciences en Marche organisera cette année des marches originales et visibles dans des lieux emblématiques des différentes villes universitaires tels que des relais sur une journée. Ces actions débuteront en parallèle de la Fête de la Science le 5 octobre et se poursuivront jusqu’au 16 octobre. Il y aura également des rencontres avec le public : débats citoyens, conférences de vulgarisation, ateliers scientifiques ; une fête de la Science en OFF illustrant l’importance de soutenir l’ESR pour comprendre, connaître et maîtriser notre monde en changement.

Pour lancer notre mobilisation, Sciences en Marche sera présent dès cet été sur le parcours du tour de France et plantera son drapeau au sommet du Mont Blanc.

Le point d’orgue de cette mobilisation sera le vendredi 16 octobre avec une grande manifestation nationale à Paris et dans les principales villes de France.

C’est à ce moment qu’il faudra se faire entendre, juste avant le débat parlementaire de la loi de finances 2016, et la conférence internationale sur le climat (COP21) de fin novembre à Paris. Une seconde manifestation sera d’ailleurs organisée entre les 16 et 22 novembre, soit environ 10 jours avant COP21, pour défendre le budget de l’ESR.

Dès maintenant, diffusez cette lettre et le sondage autour de vous. En septembre, nous comptons sur votre participation aux réunions pour vous informer du programme de Sciences en Marche dans votre ville et de comment vous serez amenés à y participer. Vous voulez nous aider à préparer ces actions dès à présent ? Contactez-nous à contact@sciencesenmarche.org.

Calendrier inscrits_v3

Lettre ouverte à Thierry Mandon, Secrétaire d’Etat à l’ESR

Monsieur le ministre,

Vous venez d’accepter le défi considérable de conduire la politique française en matière d’Enseignement Supérieur et de Recherche (ESR). C’est une tâche qui va requérir de votre part d’être à la fois visionnaire sur le long terme et pragmatique sur le court terme.

Au moment où vous prenez vos fonctions, la situation de l’ESR en France continue de se dégrader. Ce constat est partagé par de très nombreux acteurs du domaine (Comité National de la Recherche Scientifique, Comité National Universitaire, Directeurs d’unités de recherche, Conférence de Présidents d’Universités ou de Grandes Ecoles, syndicats, Académie des Sciences, associations et collectifs). Le collectif « Sciences en Marche » souhaite par cette lettre attirer votre attention sur les résultats négatifs majeurs de la politique menée dans l’ESR depuis 10 ans et vous soumettre les solutions qui, selon nous, s’imposent pour redonner de l’enthousiasme aux acteurs de l’ESR, élargir nos champs de connaissance, diversifier nos potentiels d’innovations et aussi participer à l’inversion de la courbe du chômage.

Les dernières années ont été marquées par le choix politique de faire évoluer l’organisation du système d’enseignement supérieur et de recherche français vers un modèle fondé sur le financement sur projet, l’emploi contractuel, les crédits incitatifs, le tout dans le but de favoriser “l’excellence”. Ce modèle a fait récemment l’objet de nombreuses critiques, en France, par le comité d’éthique du CNRS, mais aussi aux Etats-Unis, où des membres de l’Académie des Sciences américaine ont alarmé sur les effets dévastateurs d’une telle politique sur la recherche biomédicale. En France, loin de l’excellence, voici la situation dont nous sommes quotidiennement les témoins.

Dans le domaine de la recherche, une décennie de réduction des dotations d’Etat aux laboratoires a abouti à une situation où ces derniers ne peuvent plus fournir aux chercheurs les moyens d’accomplir la mission pour laquelle ils ont été recrutés. Le discours officiel veut que cette baisse ait été compensée par la mise en place d’un financement sur projets, via l’Agence Nationale de la Recherche en particulier, et via les Programmes d’Investissements d’Avenir, mais le compte n’y est pas. Après plusieurs années de fonctionnement, les effets pervers du nouveau système ainsi que son coût financier sont clairs. Les réformes successives ont conduit à un système d’une incroyable complexité administrative, les nouvelles structures venant généralement se superposer aux anciennes. Résultat : les chercheurs perdent un temps colossal et toute leur énergie en formalités administratives diverses, pour la rédaction, l’évaluation, et la gestion des projets. En période de pénurie, les domaines s’affrontent, ceux dont les thèmes sont « à la mode » sont favorisés au détriment de ceux qui sont considérés comme moins prioritaires ou dont les développements s’effectuent sur des échelles de temps incompatibles avec les modalités de financement. Au niveau individuel, cette compétition entre chercheurs, inutile et mal pensée, conduit à renforcer les comportements individualistes ou opportunistes dans un domaine où la collaboration, la rigueur intellectuelle et le travail de fond devraient être la règle. A ce jeu, il y a peu de gagnants, beaucoup de démotivés, et la tentation de fraude scientifique augmente quand la recherche des moyens devient la première préoccupation.

Cette envolée de la part de financement sur projet a conduit à un autre effet délétère : l’explosion de l’emploi à durée déterminée (CDD) dans la recherche publique. Dans certains instituts du CNRS, le CDD est désormais le statut le plus répandu et la situation ne risque pas de s’améliorer. Près de 50% des contrats de l’ANR, ou des projets d’Investissements d’Avenir sont consacrés au recrutement de techniciens, ingénieurs, administratifs ou chercheurs contractuels. Ainsi, ce sont entre 50000 et 70000 jeunes qui sont ou seront employés sur des contrats sans avenir. L’emploi contractuel a sa place dans le système de recherche comme ailleurs, mais le recours massif à cette solution créé nécessairement une situation insoutenable à long terme, et détestable maintenant : le spectacle de ces organismes qui cherchent à éviter leur obligation légale de titulariser des collaborateurs n’est-il pas honteux ?

Dans l’enseignement supérieur aussi, les politiques budgétaires imprévisibles viennent à bout de la motivation et du dévouement des professionnels. La Loi Responsabilité des Universités (LRU) de 2007, notamment, a conduit un grand nombre d’entre elles à des difficultés financières telles qu’elles ne sont plus en mesure de fournir aux étudiants des conditions d’accueil décentes. Les locaux dégradés, les salles de cours sans chauffage et surchargées, le manque patent d’enseignants pour assurer les travaux dirigés et pratiques, sont désormais le lot quotidien de nombreux étudiants à travers la France. Bon nombre de cours sont assurés par des salariés en situation précaire, contraints de jongler entre la préparation de nouveaux cours à chaque contrat, leurs activités de recherche, et la recherche d’un emploi stable. Quand aux enseignants-chercheurs titulaires, ils sont souvent submergés par les tâches administratives qui s’accumulent, et qu’un personnel administratif en sous-effectif chronique et sans perspective de carrière ne peut assumer correctement. Vous qui déclarez vouloir favoriser l’accès de tous aux connaissances (Le Parisien, 17 juin 2015), ne pensez-vous pas que l’égalité des chances dans le domaine de l’éducation implique en premier lieu de proposer des conditions décentes de formation à tous les étudiants ? A quoi bon augmenter le nombre de diplômés, si l’Etat ne se donne pas les moyens de dispenser des formations de qualité

A ces constats, il faut ajouter le fait que les perspectives offertes aux jeunes dans la recherche et l’enseignement sont bien sombres. D’une part, la baisse des crédits et le faible nombre de départ en retraite dans l’ESR conduit à fortement diminuer le nombre de postes mis au concours dans les organismes publics, les universités ou écoles. D’autre part, les contacts entre recherche privée et publique restent globalement beaucoup moins développés en France que dans les autres pays. En France, le chômage des jeunes docteurs est trois fois supérieur à la moyenne de l’OCDE. Sans reconnaissance dans la haute administration et dans le secteur privé de la valeur des jeunes que les laboratoires forment, la majorité d’entre eux ne pourront avoir d’avenir à la hauteur de leurs talents. N’est-il pas paradoxal que la France paye pour la formation de jeunes chercheurs de haut niveau et fasse ensuite tout pour les éloigner de la recherche, ou les maintenir dans des emplois subalternes, au moment même où leurs contributions pourraient être des plus utiles ?

Monsieur le Ministre, la situation grave que nous vous décrivons aujourd’hui démontre que les politiques “d’excellence” à court terme et à moindre cout ont échoué, car elle ne tiennent pas compte de ce que signifie enseigner et faire de la recherche, au quotidien comme à l’échelle d’une carrière. Former des étudiants prend du temps, et implique l’enseignement de matières qui n’ont pas toutes d’utilité économique immédiate mais participent de la construction d’un individu et de ses aptitudes. Chercher, découvrir sont des activités qui reposent sur un équilibre subtil entre collaboration et effort individuel, entre patience et réactivité, un équilibre propre à chaque thématique qu’il faut respecter et apprécier au cas par cas. La valeur d’un travail de recherche ne se mesure pas uniquement au nombre de brevets ou de publications. Les différentes disciplines ont toutes leurs spécificités qu’il faut savoir apprécier, tant pour leur développement que pour leur enseignement. Vouloir forcer leur marche en imposant un modèle unique d’encadrement et d’évaluation nous expose à un appauvrissement rapide de nos connaissances et de nos réalisations futures. Ce serait particulièrement délétère à un moment où ces connaissances et savoir-faire sont cruciaux pour faire face à l’accélération des changements sociaux, technologiques et environnementaux que nous vivons. A l’inverse, c’est la diversité qu’il faut toujours favoriser.

Nous pensons que trois mesures s’imposent pour redonner à la France un système d’enseignement supérieur et de recherche florissant, juste et ambitieux:

- Il faut en premier lieu redonner aux organismes de recherche et aux universités les moyens financiers d’accomplir leurs missions de recherche et d’enseignement sur le long terme. Pour cela nous proposons d’augmenter de manière significative la part de financements récurrents dans les budgets de ces établissements.

- De plus, un plan pluriannuel d’emploi statutaire dans l’ESR est nécessaire pour résorber la précarité, et redonner une attractivité aux métiers scientifiques.

- Ce plan doit être accompagné d’une politique de développement de l’emploi scientifique dans le secteur privé, et d’un effort de reconnaissance de la valeur du doctorat d’université dans des contextes professionnels variés.

Dans tous les cas, il n’est aucune réforme qui puisse maintenir le système en état de fonctionnement décent si l’Etat n’assume pas ses responsabilités financières et ne fournit pas de moyens supplémentaires. Sciences en Marche a évalué cet effort budgétaire à 2 milliards d’euros supplémentaires par an. Les moyens existent, il suffirait d’un peu de courage politique pour les dégager. Il a été démontré plusieurs fois que le Crédit Impôt Recherche, dont le coût pour 2014 est estimé à 6 milliards d’euros, est largement détourné par certaines entreprises. Mettre fin à cette fraude fiscale permettrait de satisfaire les besoins de l’ESR. Malgré nos critiques, celles de la Cour des Comptes et celles de l’OCDE, le gouvernement a choisi de maintenir ce dispositif en l’état.

Monsieur le Ministre, vous avez certainement accepté votre mission en connaissant les difficultés que traverse le domaine dont vous avez maintenant la responsabilité. Nous espérons que vous aurez l’ambition de respecter les besoins, les réalités, et les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, et que vous saurez rompre avec ces politiques qui encouragent le glissement de ce secteur vers l’inefficacité et la médiocrité et qui favorisent l’individualisme, avec tout ce que cela comporte comme risques pour la société de demain.

Sciences en Marche

Pétition « ils ont choisi l’ignorance » et initiative européenne du 12 mai

Sciences en Marche s’associe aux auteurs de la lettre ouverte « Ils ont choisi l’ignorance » pour renforcer cette pétition européenne dans le but de la présenter à la prochaine conférence ministérielle sur le processus de Bologne à Erevan en Arménie les 14 et 15 mai prochain.

Lancée par des scientifiques de plusieurs pays européens à l’automne dernier en même temps que l’action nationale de Sciences en Marche, cet appel montre que, malgré l’hétérogénéité des situations que connait la recherche scientifique dans chaque pays, les politiques destructrices qui y sont suivies présentent de fortes similitudes. Cette analyse critique, présentée dans Nature et publiée simultanément dans de nombreux journaux en Europe a recueilli à ce jour plus de 18 000 signatures et le soutien d’une quarantaine d’organisations scientifiques comptant plus de 100 000 membres.

 Des actions en France auront lieu le 12 mai en lien avec cette initiative.

En effet, l’intersyndicale de l’Enseignement Supérieur et la Recherche, à laquelle Sciences en Marche s’associe, organise une journée française dans le cadre de la mobilisation européenne des personnels universitaires et de la recherche scientifique lancée par l’internationale de l’éducation à l’occasion de cette réunion des gouvernements européens à Erevan.

Consultez les sites des comités locaux de Sciences en Marche pour connaître les actions prévues le 12 mai et y participer. D’ici là nous vous encourageons à lire, divulguer et signer la pétition « Ils ont choisi l’ignorance ».

Appel à la journée de manifestation et de grève du 9 avril 2015

Appel à la journée de manifestation et de grève du 9 avril 2015

L’intersyndicale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche appelle à une journée de grève et de manifestation interprofessionnelle le 9 avril 2015. Sciences en Marche s’associe à cet appel.

Comme les autres secteurs de la Fonction Publique, l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) subit les conséquences des politiques d’austérité :

  • la diminution continue des recrutements statutaires
  • la baisse massive des moyens des organismes de recherche et des universités
  • la dégradation des conditions de travail, l’augmentation de la précarité et le blocage des salaires

Cependant, contrairement à ce qu’annonce le gouvernement pour justifier ces politiques d’austérité, les moyens existent. Un exemple parmi d’autres est le Crédit Impôt Recherche (CIR). Lors de son audition devant la commission d’enquête sénatoriale sur la réalité du détournement du CIR, Sciences en Marche a rappelé qu’une partie très significative des 6Mds€ du CIR est détournée par des entreprises qui utilisent ce dispositif comme niche fiscale sans investir dans la R&D ou l’emploi scientifique. L’exemple de l’Allemagne montre pourtant qu’un fort soutien à la recherche publique et aux universités est plus efficace que des cadeaux fiscaux.

Pour affirmer que les politiques d’austérité ne sont pas une fatalité, c’est maintenant qu’il faut se faire entendre !

 Sciences en Marche se joindra aux rassemblements dans différentes villes :

Paris : départ de Place d’Italie à 13h00

Clermont : départ 10h30 place du 1er mai

Lille : des bus sont en place pour rejoindre le cortège de Paris (départ 9h30)

Montpellier : départ de la Place de la Comédie à 10h. Des trains sont en place pour rejoindre le cortège de Paris : https://cgtcsd34.wordpress.com/

Nancy : départ 15h place Dombasle

Strasbourg : départ Place de la Bourse à 10h

Toulouse : départ place Arnaud Bernard à 10h

Journée d’étude sur le Crédit Impôt Recherche

Vendredi 27 mars 2015 de 10h à 16h30

 Le Crédit Impôt Recherche : quel impact sur la recherche privée ?
Quelles répercussions sur la recherche et l’enseignement supérieur publics ?
Quelles nécessités de changement ?

Amphithéâtre Friedel, École nationale supérieure de chimie de Paris
11, rue Pierre et Marie Curie, 75005 PARIS

La recherche publique et l’enseignement supérieur manquent cruellement d’emplois dans l’ensemble des métiers, et la précarité atteint des niveaux insupportables. Pendant ce temps, le Crédit d’Impôt Recherche, CIR, voit son montant exploser. Multiplié par 10 en 10 ans, il atteint aujourd’hui 6 Milliards d’euros soit plus de 2 fois le budget du CNRS sans que l’on assiste à une réelle augmentation de l’effort de recherche industriel. Au contraire, à l’exemple de Sanofi, de grandes sociétés peuvent bénéficier des largesses du CIR et supprimer des emplois dans leurs laboratoires. Malgré les nombreuses critiques qu’a essuyées ce dispositif de cadeau fiscal, venant d’institutions officielles (Cour des Comptes, Parlement), de syndicalistes et de personnels de l’ESR, le gouvernement veut sacraliser ce dispositif, qui est le plus coûteux parmi les dispositifs équivalents des pays de l’OCDE.

Lors de la plénière du comité national de la recherche scientifique du 11 juin 2014, un chiffre simple a été énoncé : 1% du CIR permettrait de créer 1000 emplois de titulaires dans le service public de recherche et d’enseignement supérieur. Il est temps de reprendre ce débat, car depuis rien n’a bougé. Le CIR est intouchable et l’austérité rend la crise de l’emploi public dans la recherche publique et l’enseignement supérieur, et la dégradation des conditions d’études des étudiants, encore plus intolérables.

Les syndicats sous signés de l’enseignement supérieur et de la recherche veulent rouvrir le débat, à l’heure où se déroule une mission d’enquête sénatoriale et où des voix s’élèvent parmi les députés pour que l’Assemblée Nationale se penche également sur la question.

Matinée de 10h à 12 h 30

– Présentation des objectifs de la commission d’enquête sénatoriale, Mme Brigitte Gonthier-Maurin, sénatrice, rapporteur
–  De quelle philosophie de l’innovation relève le CIR ? Un retour sur la révision générale des politiques d’innovation et de recherche des années 1990-2000, Benjamin Coriat (Professeur d’économie à l’Université Paris 13, membre du collectif d’animation des Economistes Atterrés) :
– Réalités fiscales du CIR, Vincent Drezet, Secrétaire général Solidaires finances publiques
CIR et R&D, les risques de détournement, François Métivier (Sciences en Marche)

Après-midi de 14h à 16 h 30

Première table ronde : Que font les entreprises des aides publiques
Introduction : Quel contrôle des aides publiques aux entreprises, Mohamed Oussedik, représentant la Cgt au Comité de suivi des aides publiques aux entreprises
Participants à la table ronde : des syndicalistes de Sanofi, Thales, EDF, des représentants des syndicats dans les CESER, des sociologues du travail ayant étudié l’insertion des doctorants

Deuxième table ronde : la réalité de l’emploi dans la recherche publique
Introduction : les baisses de l’emploi public dans la recherche et l’enseignement supérieur, Sophie Duchesne (CNRS) et Dominique Faudot, (CPCNU)
Participants à la table ronde : Bruno Chaudret président du Conseil Scientifique du CNRS (cri d’alarme du CS lancé en mars 2014 et suites), des doctorants et précaires (témoignages), des syndicalistes de l’ESR (universités, organismes de recherche)

Débat de conclusion en plénière : quelles propositions pour le développement de la recherche privée et du service public de recherche et d’enseignement supérieur ?

Journée organisée par: CGT (Sntrs, Cgt-INRA, Ferc-Sup), FSU (Snesup, Sncs, Snasub), Solidaires (Sud recherche EPST, Sud Education, Solidaires étudiant-e-s), SNPTES, SGEN CFDT Recherche EPST, Sup’Recherche-UNSA, UNEF

Le contrat d’objectifs du CNRS est inacceptable

Le contrat d’objectifs fixe les orientations stratégiques du CNRS pour la période 2015-2018 (téléchargeable ici: Contrat d’objectif CNRS).

 Sciences en Marche s’associe aux organisation syndicale pour dénoncer les orientations définies dans ce contrat

Appel à manifestation du 26 mars

SNTRS-CGT, SNCS-FSU, SNPTES, SGEN-CFDT Recherche EPST, Sud Recherche EPST, SNPREES-FO, SNESUP-FSU, SNASUB-FSU, FERC-Sup CGT, Sup’Recherche-UNSA, UNSA ITRF-Bi-O

Le contrat d’objectifs du CNRS est inacceptable

Jeudi 26 mars, le conseil d’administration du CNRS doit se prononcer sur le futur contrat d’objectifs du CNRS. Celui-ci a fait l’objet d’un vote négatif unanime de l’ensemble des élus au conseil scientifique et de toutes les organisations syndicales lors du Comité technique du 10 mars 2015.
Ce document ne comporte aucun engagement de la part de l’État en termes de moyens. Au contraire, il considère comme allant de soi la poursuite d’un désengagement amorcé déjà depuis plusieurs années conjugué à une politique de transformation de l’organisme en agence de moyens (essentiellement humains et organisationnels). Cette orientation, au service de politiques de site et d’intérêts privés, va à l’encontre de la mission première du CNRS, qui est d’accroître les connaissances dans toutes les disciplines scientifiques au travers d’une politique de recherche définie et suivie nationalement.

Ce contrat d’objectifs avalise la baisse des recrutements statutaires pour les années à venir, ainsi que celle des soutiens de base des laboratoires et préconise, le recours à toujours plus de ressources extérieures pour financer la recherche. Cette orientation humainement désastreuse produira toujours plus de précaires.

Les objectifs de l’organisme sont focalisés sur la mise en œuvre de politique de sites en appui à des stratégies européennes, nationales et régionales qui ne visent que l’innovation à court terme et sur le renforcement des activités de transfert, au détriment de la recherche fondamentale.

Le contrat d’objectifs préconise toujours plus de « rationalisation », de « mutualisation », une fois de plus dans le cadre étroit des politiques de sites. En revanche, ce contrat ne donne aucune perspective d’amélioration des carrières et des conditions de travail pour les personnels.

Ce contrat fait la part belle à la défense des structures en oubliant l’apport indispensable des personnels. Les propos lénifiants sur ce point ne suffiront pas à rassurer une communauté délaissée depuis de nombreuses années. Le document proposé par la direction du CNRS ne pourra qu’aviver les inquiétudes des personnels.
Le CNRS doit rester un opérateur de recherche national doté de moyens suffisants pour sa mission d’organisme de recherche publique. Ceci implique de retrouver au moins le niveau d’emplois qu’il avait il y a dix ans et de donner aux laboratoires les soutiens de base qui leur permettent de réaliser les programmes de recherche définis par leurs équipes,

Pour l’ensemble de ces raisons les organisations syndicales signataires appellent les personnels à se rassembler le jour du conseil d’administration à partir de 9h devant le siège du CNRS et dans les délégations régionales, pour marquer leur refus du contrat d’objectif.

Rassemblement le jeudi 26 mars au CNRS rue Michel Ange Paris (à 9h) et devant les délégations (11h à Montpellier, 9h à Caen, 8h45 à Villeurbanne)

Alain Trautmann chercheur en Biologie nous rappelle l’intérêt de se battre

A quoi ça sert de se battre ?

Réponse aux personnes qui refusent de s’associer au mouvement actuel (fût-ce en signant une pétition) au motif que « SLR ça n’a servi à rien et toutes les lois aboutissant à la destruction du système de recherche français sont passées malgré tout depuis ».

Les jours de découragement, je suis tenté de leur donner raison. J’ai parfois l’impression que la volonté libérale de réformer l’ESR pour le mettre au service exclusif de l’économie, cette volonté est tellement forte, et internationale, que nous sommes face à un rouleau compresseur. L’épisode SLR a réussi à le faire dévier un peu de sa route, momentanément, puis le rouleau compresseur a repris son chemin. On y reviendra sur le détail plus loin, mais notons que c’est une réalité très générale : si à un moment un gouvernement est obligé de céder (et il a bel et bien cédé en 2004), il fera tout ensuite pour récupérer ce qu’il a cédé. Voir par exemple les magnifiques avancées sociales obtenues par le CNR (Conseil National de la Résistance) en 1945, que les gouvernements de droite ultérieurs n’ont eu de cesse de grignoter. Ou les accords de Grenelle en 1968, avec une augmentation du SMIC de 30%, et une forte érosion les années suivantes.

Continue reading

Présentation de l’organisation de « Sciences en marche » Vendredi 4 juillet 14h30 à Montpellier

Constitution du comité local d’organisation et
des groupes de travail du comité de coordination nationale
 
Vendredi 4 juillet, 14h30 salle de séminaires de l’IGMM
(campus CNRS de la route de Mende)
 
Cette réunion s’adresse à toutes celles et tous ceux qui veulent s’impliquer dans l’organisation de « Sciences en Marche » (www.sciencesenmarche.org) au niveau local ou national. Après un résumé du but et des modalités pratiques de la marche, nous vous présenterons les groupes de travail du comité de coordination nationale et du comité local d’organisation auxquels nous vous invitons à participer (cf pdf joint).
 
Le but de cette réunion est de créer le comité local d’organisation montpelliérain, et de commencer à recruter pour les groupes de coordination nationale.
 
 
le collectif « Sciences en Marche »
 

Présentation publique Sciences en marche mardi 1er juillet à 13h à Montpellier

Campus UM2 (Triolet),
(Bâtiment 20, salle 20.01 au rdc) plan d’accès
par le collectif « Sciences en Marche »

L’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) traversent actuellement une crise d’une profondeur sans précédent qui aura des conséquences à long terme. Il est temps de réagir, et de faire entendre notre voix avec force pour convaincre le grand public de l’importance d’un ESR fort, particulièrement en temps de crise. De nouvelles formes d’expression sont pour cela nécessaires.

Continue reading