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L’austérité continue d’affaiblir le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche
Le désengagement financier de l’Etat depuis plusieurs années dans le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche enfonce les établissements dans une crise budgétaire de plus en plus profonde. Les nombreux recours aux appels d’offre combinés à une insuffisance des moyens investis par l’Etat accélèrent la mise en place d’un service public à deux vitesses.
Une jeunesse sacrifiée par le manque de moyens
Le nombre de personnes souhaitant suivre des études supérieures est en constante augmentation (+25000 par an depuis 2000, et même +65000 en 2015, soit l’équivalent de 3 universités de taille moyenne du fait de la pression démographique). Or, nombre d’établissements n’ont plus les moyens de les accueillir dans des conditions satisfaisantes et se voient poussés à limiter drastiquement leurs capacités d’accueil. L’accès aux études supérieures est désormais régi par la loi du plus rapide, par le tirage au sort, voire par une sélection qui se cache de moins en moins même à l’université. Le manque de moyens affecte directement les conditions d’études des étudiants : amphithéâtres bondés, fermetures d’option ou de filières entières, taux d’encadrement en baisse, etc.
La situation est urgente : le taux de réussite des étudiant-e-s (46,2% en première année), qui ne cesse de baisser, est une conséquence directe des coupes budgétaires des établissements. Cette sélection qui ne dit pas son nom remet en cause, l’avenir de la jeunesse.
Des conditions de travail inacceptables pour les personnels
L’emploi est également sacrifié dans l’enseignement supérieur et la recherche pour pallier au manque de moyens. Alors que les besoins en termes de recherche et de formation sont tangibles, les suppression et gels de postes rendent l’accès à l’emploi scientifique de plus en plus difficile.
La précarité des personnels atteint un niveau insupportable : les laboratoires fonctionnent avec 30% à 60% de personnes en CDD. Les salaires stagnent, les mutualisations et la mise en concurrence des agents aggravent encore leurs conditions de travail.
Se mobiliser pour obtenir un réinvestissement dans l’enseignement supérieur et l’emploi scientifique
Une autre politique est possible, à condition de faire d’autres choix. Dans l’immédiat, le budget 2016 alloué à l’enseignement supérieur et la recherche doit être en nette progression par rapport à celui de 2015 pour garantir un financement pérenne et suffisant des établissements. Seul un investissement public accru, permis par la remise à plat de dispositifs d’exonération fiscale tels que le Crédit Impôt Recherche, permettra de sortir le Service Public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche de l’asphyxie.
A l’occasion de la Fête de la science (du 5 au 11 octobre) et de la manifestation nationale du 16 octobre, les organisations syndicales de personnels, d’enseignants et d’étudiants se joignent à l’association Sciences en Marche pour mobiliser autour de leurs revendications :
⁃ Des créations d’emplois (enseignants, chercheurs, ingénieurs, techniciens et administratifs) pour résorber la précarité et répondre aux besoins des établissements
⁃ Une amélioration des salaires et des conditions de travail, ainsi que le dégel du point d’indice des fonctionnaires
⁃ Une augmentation substantielle des dotations d’état aux laboratoires et établissements d’enseignement supérieur pour améliorer les conditions de travail, d’études.
⁃ Le refus de toute sélection à l’entrée de la licence, et un investissement à destination de l’accueil et la réussite des étudiant-e-s.
⁃ Une meilleure reconnaissance des diplômes universitaires et en particulier du doctorat, au sein des fonctions publiques et des entreprises.
L’enseignement supérieur et la recherche publics sont un investissement indispensable pour l’avenir : ils répondent au besoin de formation de la société et contribuent aux enjeux actuels.
Agissons lors de la Fête de la science du 5 au 11 octobre
Manifestation nationale le 16 octobre 2015 à 14 heures de Jussieu à Bercy