Communiqué de départ (28-09)

Sciences en Marche : C’est parti!

Sciences en Marche, la grande marche pour la promotion et la défense des sciences et de l’enseignement supérieur quitte ce week-end les villes du sud de la France pour rejoindre Paris le 17 octobre. Un premier groupe de marcheurs est descendu vendredi 26 de l’observatoire du pic du midi de Bigorre, 75 cyclistes ont quitté Marseille samedi 27 matin en direction d’Aix en Provence, et près de 200 de Montpellier vers Nîmes dimanche 28. La phase active du mouvement a donc commencé. A ce jour, plus de 550 participants se sont inscrits à une étape au moins. Toutes les photos des premières étapes sont visibles sur la page Facebook de Sciences en Marche et sur la page actualité de sciencesenmarche.org.

Ce communiqué de presse est accompagné d’un dossier de presse couvrant:

  • Pourquoi Sciences en Marche?
  • Promouvoir les sciences auprès du public pour défendre l’Enseignement Supérieur et la Recherche
  • Les propositions de Sciences en Marche
  • Financement des mesures préconisées
  • Les soutiens de Sciences en Marche
  • Sciences en Marche en quelques chiffres
  • Pour plus de renseignements

Pourquoi Sciences en Marche?

Lancé début juillet 2014, Sciences en Marche a pour but de convaincre, en parallèle et en convergence avec d’autres actions en cours, de la nécessité d’une politique ambitieuse dans le secteur de l’enseignement supérieur et la recherche (ESR), actuellement dans une profonde crise budgétaire. Cette crise concerne d’une part le recrutement de jeunes agents techniques, technicien-ne-s, ingénieur-e-s, chercheur-e-s et enseignants-chercheurs statutaires, dont la baisse s’est fortement accélérée depuis quelques années. Dans de nombreuses disciplines, cette baisse des recrutements publics est aggravée par une insuffisance des recrutements dans le privé, et par la faible reconnaissance du doctorat d’université dans l’industrie privée et dans la fonction publique hors ESR. La crise concerne également les crédits de fonctionnement dits ‘de base’ des laboratoires et universités qui sont fournis directement par l’état. Ces crédits ont progressivement fondu au profit de crédits sur projets, qui ont eux-mêmes fortement décru dans un deuxième temps. Actuellement, de nombreux laboratoires ne peuvent plus assurer leur mission de manière satisfaisante et les universités sont réduites à diminuer le nombre d’étudiant-e-s qu’elles accueillent, ou à réduire leur offre de formation. L’effet combiné de recrutements faibles et d’un financement insuffisant de la plupart des laboratoires conduit à une perte d’attractivité inquiétante des métiers de la recherche. Or la recherche et l’enseignement supérieur préparent la France du futur, que nous sommes donc en train d’hypothéquer.

Promouvoir les sciences auprès du public pour défendre l’Enseignement Supérieur et la Recherche

Le manque de vision et d’ambition des politiques gouvernementales successives dans le secteur de l’ESR reflète en partie une méconnaissance de l’impact économique, social et culturel de l’ESR dans le grand public et parmi les responsables politiques.

Il nous parait donc nécessaire d’intégrer à notre action une composante importante de vulgarisation scientifique, et d’explication du rôle sociétal des sciences, des plus dures jusqu’aux sciences humaines et sociales. C’est en convaincant le public que l’ESR est porteur d’espoirs multiples pour le développement de la société que nous confèreront à ce secteur le poids politique majeur qui lui revient.

« Sciences en Marche » est donc une action de défense de l’ESR dont le format est original. Nous relierons un grand nombre de villes universitaires à Paris en vélo à l’occasion de la Fête de la Science, du 27  septembre au 18 octobre 2014. Les trajets se feront par petites étapes, chaque étape étant l’occasion d’organiser des animations scientifiques, des conférences à destination du grand public, expliquant nos métiers, leur importance et les difficultés qu’ils traversent actuellement. Nous encourageons également la participation active du public, qui peut rouler avec nous, faire des dons, et que nous incitons à assurer l’hébergement des relayeur/euses, via l’action « adoptez chercheur ».

Les propositions de Sciences en Marche

Sciences en Marche propose la mise en place d’un plan d’urgence pour l’ESR afin de redynamiser ce secteur stratégique, et de lui redonner son efficacité et son attractivité pour les jeunes générations. Ce plan inclut deux mesures liées à l’emploi et une mesure concernant le financement des structures. Une proposition de réforme du Crédit Impôt Recherche permettra de redéployer vers la recherche académique 20 milliards d’euros sur 10 ans, soit une augmentation de 8% du budget de la Mission Interministérielle pour la Recherche et l’enseignement supérieur (MIRES).

 La première mesure pour l’emploi concerne l’emploi au sein de l’ESR. Afin de restaurer l’attractivité des métiers de la recherche et de l’enseignement supérieur, il est nécessaire de créer un flux de postes statutaires ouverts aux concours, stable et prévisible. Nous proposons la création d’un flux constant de recrutements annuel sur 10 ans, incluant la création d’au moins 3000 postes en plus des départs à la retraite. De plus, ne mesure exceptionnelle de création de postes additionnels pour 2015 et 2016 contribuera à résorber la précarité, engendrée notamment par les Programmes d’Investissement d’Avenir et les financements de salaires contractuels sur ressource propres des établissements. La répartition des postes créés sera 1/3 chercheurs enseignants-chercheurs et 2/3 personnels techniques de toutes catégories professionnelles. Le coût ce cette mesure est estimée à 10 milliards d’euros sur 10 ans.

 La seconde mesure pour l’emploi concerne l’emploi dans le secteur privé et la haute fonction publique. Elle cible particulièrement les docteurs, même si une dynamisation de l’emploi privé doit aussi bénéficier aux autres classes professionnelles. La France est une exception dans le paysage scientifique mondial, où le doctorat est généralement le diplôme offrant le statut social le plus élevé. Ainsi, dans la plupart des pays industrialisés la part des docteurs dans la haute fonction publique est proche de 20%. Elle est de moins de 2% dans les administrations françaises hors ESR. La part des docteurs dans la recherche privée est aussi beaucoup plus faible en France (où seuls 13% des chercheurs du privé sont docteurs, contre 54% d’ingénieurs) que dans les autres pays. Le taux de chômage des docteurs 3 ans après la thèse est actuellement de l’ordre de 10%. Nous proposons donc d’accroitre la reconnaissance du diplôme de doctorat hors du secteur de l’ESR. Cela peut se faire par des incitations à l’emploi des docteurs, comme les dispositifs du Crédit Impôt Recherche, par une augmentation des contrats doctoraux CIFRE, par une reconnaissance du diplôme de doctorat dans les conventions collectives. Une meilleure reconnaissance du doctorat et de la formation par la recherche en dehors de l’ESR permettra par ailleurs de faciliter la mobilité des chercheurs et enseignants chercheurs de l’ESR vers les entreprises ou les autres corps de l’état. En effet, dans la haute fonction publique et dans la fonction publique territoriale, des concours de catégorie A doivent pouvoir être aménagés pour le recrutement de docteurs dans des domaines variés.

La troisième mesure a trait au financement récurrent des laboratoires et des universités. La part actuelle des crédits de fonctionnement des organismes de recherche et universités hors masse salariale est remarquablement faible. A titre d’exemple, en 2014, seuls 5.7% de la dotation d’état du CNRS a été distribuée aux laboratoires de recherche, soit 150 millions d’euros. Nous proposons de rééquilibrer la part de financements de base pour obtenir un taux de financement de base des laboratoires de 50% hors masse salariale, le reste des financements pouvant être obtenus sur projet. A titre d’exemple le triplement du soutien de base pour les EPST coûterait 600 millions d’euros. Les crédits de fonctionnement des universités, hors masse salariale, nécessitent une augmentation du même ordre.

 Financement des mesures préconisées

Si le budget de la Mission Interministérielle de la Recherche et l’Enseignement Supérieur est en relative stabilité, l’évolution majeure des financements liés à la recherche en France a été le constant accroissement du Crédit Impôt Recherche, qui atteint près de 6Md€ en 2014 (MIRES 26Md€). Si le volet emploi des docteurs de ce dispositif d’aide indirecte a probablement un effet positif, il est difficile d’estimer son effet global sur l’activité industrielle, ou sur le marché de l’emploi scientifique privé. Il n’a pas jusqu’à maintenant créé l’effet de levier espéré (chaque euro de crédit d’impôt génère 1,1 euros d’investissement). De plus, la montée en puissance de cet outil est symbolique du renoncement de l’état à assumer son rôle de stratège, puisque le CIR ne permet pas de privilégier certaines filières d’avenir, ou certains types d’entreprises (PME et ETI en particulier) du fait du principe d’égalité de tous devant l’impôt. Si nous ne remettons pas en questions l’existence de politiques d’incitation au développement des industries innovantes, nous pensons donc que dans un contexte économique qui impose l’efficacité des politiques d’état, ce système très coûteux n’a pas prouvé son efficacité.

Nous proposons de financer les trois mesures demandées via le redéploiement partiel de 2 milliards d’euros annuels du Crédit d’Impôt Recherche vers le budget de l’ESR, ce qui est techniquement possible. Pour le reste de l’enveloppe, un rééquilibrage entre aides directes et indirectes, permettra un meilleur ciblage, et une plus grande efficacité de ces aides.

Les soutiens de Sciences en Marche

 Sciences en Marche a reçu de très nombreux soutiens. 9 universités (Strasbourg, Montpellier 1, 2 et 3, Avignon, Lyon 1, Rennes 1, Clermont 2 et Lorraine) et l’UFR Sciences et Techniques de l’Université de Tours nous soutiennent. Plusieurs autres universités consultent ces jours-ci leur conseil d’administration. Plus d’une centaine de laboratoires CNRS, INRA, CIRAD, INSERM, CEA, ou INRIA de toutes disciplines affichent notre bannière sur leur page d’accueil de site web. Le CoNRS, et les conseils scientifiques de 4 Instituts Nationaux du CNRS ont appelé à participer à Sciences en Marche. Nous avons également reçu le soutien de plus de 200 scientifiques prestigieux médaillés de bronze, d’argent ou d’or CNRS, dont Margaret Buckingham (Or 2013), ou récipiendaires de grands prix internationaux (dont Artur Avila, médaille Fields 2014 et Jules Hoffmann, prix Nobel de médecine en 2011). Vingt et une sociétés savantes dans des disciplines variées nous soutiennent également, tout comme des associations grand public de nature scientifique, comme la Société Nationale de Protection de la Nature. Parmi le petit nombre d’associations caritatives que nous avons contactées, nous avons déjà reçu le soutien de la Fédération de Recherche sur le Cerveau. Enfin, les associations de malades ont bien compris l’importance de notre combat, et nous avons par exemple reçu le soutien spontané de SOS rétinite.

Sciences en Marche en quelques chiffres

Actuellement, plus de 3300 scientifiques et membres du public se sont inscrits à notre liste de diffusion, et près de 2700 affirment désirer accomplir au moins une étape du parcours. Nous avons des comités locaux dans une vingtaine de villes ou sites académiques majeurs qui seront des points de départ des convois de cyclistes. Au total, près de 500 personnes ont participé à l’organisation de la marche, et plus de 70 étapes dans toutes la France seront parcourues. Sur deux de nos itinéraires (Méditerranée-Paris et Nantes-Paris), nous avons d’ores et déjà une présence ininterrompue de cyclistes scientifiques dans toutes les étapes.

Pour plus de renseignements

Site web: sciencesenmarche.org

Facebook: www.facebook.com/SciencesEnMarche

Twitter: @SciencesEnMarch

Email: contact@SciencesEnMarche.org

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