Sciences en Marche porte ses revendications aux sommets
A l’occasion de la nomination de M. Mandon au poste de secrétaire d’état en charge de l’ESR, Sciences en Marche (SeM) a interpellé ce dernier par le biais d’une lettre ouverte. Faisant suite à cette lettre, M. Mandon a reçu une délégation du collectif le 26 aout au ministère de l’ESR. Le même jour, dans la tradition des actions originales et sportives de SeM, une autre délégation s’est rendue au sommet du Mont Blanc pour porter les couleurs du collectif. Une ascension emblématique (voir le récit détaillé ici) à plus d’un sens : non seulement ce sommet bénéficie d’une aura certaine, mais il est aussi l’objet permanent d’études scientifiques. Rien ne peut arrêter la quête de connaissance scientifique, pas même la haute montagne et les conditions peu humaines qui y règnent.
Dans des conditions moins glaciales que prévues, la délégation parisienne a pu constater, lors de son entretien avec M. Mandon, un certain changement …de ton, puisque ce dernier a reconnu la gravité de la situation dans l’ESR, ce qui n’était pas le cas lors des entretiens avec Mme. Fioraso. Quelques mesures d’urgence ont été discutées par M. Mandon axées en particulier sur la précarité dans nos métiers (voir notre rapport détaillé). Il prévoit notamment une anticipation sur les départs en retraite dans les organismes de recherche, ce qui permettrait de maintenir le nombre de postes mis au concours dans les années qui viennent, et préconiserait une CDIsation plus importante au sein des universités/COMUEs. M. Mandon a également indiqué vouloir “drainer” sur le crédit impôt recherche sans remettre en cause fondamentalement cette niche fiscale ni donner plus de détails sur le mécanisme qui sera proposé. Rappelons que le CIR profite aux entreprises à hauteur de 6 milliards d’euros et SeM a largement contribué à dénoncer les dérives de son utilisation.
A quand le dégel ?
Si ces annonces ont le mérite d’envoyer un signal positif vers la communauté, aucune n’est, aux yeux de SeM, à la hauteur de la gravité de la situation. Pour Sciences en Marche, un investissement supplémentaire d’au moins 2 milliards d’euros annuels sur une période de 10 ans, dédié pour moitié à la mise en place d’un plan pluriannuel d’emploi statutaire et pour moitié à une augmentation des dotations d’état aux universités et organismes de recherche est nécessaire. A ce jour, il n’est toujours pas question d’un tel plan. Pour cette raison, le collectif reste mobilisé en cette rentrée académique et organisera sa Fête de la Science, en OFF et une grande manifestation le 16 octobre (plus de détails à venir sur notre site).
Informations supplémentaires
Sciences en marche est un collectif d’acteurs du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) de toutes disciplines, créé au printemps 2014 et dont l’objectif est de lutter contre les dérives qui menacent aujourd’hui ce secteur. Ce collectif s’est illustré par ses actions originales alliant vulgarisation scientifique et démarche militante, dont l’organisation en octobre dernier d’une grande marche à travers la France, qui a permis de remettre les thématiques de l’ESR au coeur du débat politique. De nombreuses actions sont prévues cet automne en préparation de la discussion du projet de loi de finances 2016 et autour de la COP21, une conférence dont les enjeux scientifiques sont aussi importants que les enjeux diplomatiques.